Les députés français ont voté la suppression de la redevance télévisuelle dans le cadre d’un projet de loi visant à lutter contre la crise du coût de la vie dans le pays, une mesure qui a suscité des craintes quant à l’indépendance future des chaînes publiques françaises.

Selon le projet de loi, plus de 23 millions de foyers français ne paieront plus la redevance annuelle actuellement fixée à 138 euros (141 dollars) par foyer. À partir d’octobre prochain, les familles ne seront plus facturées pour cette redevance et les ménages qui l’ont payée d’avance seront remboursés.

La “redevance audiovisuelle” finance les radios d’État françaises depuis 1933, et les radiodiffuseurs depuis 1948. Elle constitue actuellement la principale source de revenus de France Télévisions, de Radio France, du radiodiffuseur franco-allemand Arte et des chaînes de télévision internationales France 24 et RFI.

Le gouvernement a déclaré que cette mesure ne mettrait pas en péril le financement des radiodiffuseurs publics et que le financement serait remplacé par une légère hausse de la TVA. La redevance a rapporté quelque 3,1 milliards de dollars en 2020, auxquels le gouvernement a ajouté 666 millions de dollars supplémentaires.

Les budgets pour 2022 ne sont pas menacés, mais on craint que le secteur de la radiodiffusion d’État ne soit la proie de pressions politiques lorsque le financement sera renégocié à l’avenir, en fonction du gouvernement en place.

Le personnel de l’ensemble du secteur de la radiodiffusion publique a organisé une grève d’une journée pour protester contre cette décision le 28 juin et il est probable qu’il organise d’autres actions syndicales à l’automne.

Un autre problème pour le secteur est le projet de fusion de France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et INA à partir de 2025 en une seule entreprise publique appelée France Médias. La suppression de la redevance était considérée comme une étape intermédiaire dans cette stratégie.